En cette période où nous devrions avoir une visibilité claire des actions et du calendrier à conduire, le discours public nous plonge dans une espèce de brouillard qui ajoute de la perplexité à l'ambiance anxiogène du moment. Cette situation est alimentée par des messages cacophoniques envoyés sur des sujets traités en un même temps, alors qu'ils ne devraient pas avoir lieu de l'être, mettant tous les sujets sur le même plan ! De ce point de vue, la semaine dernière a été caricaturale : présentation du plan de relance, nomination d'un Haut-Commissaire au Plan, rentrée scolaire, "polémique" sur les insécurités sanitaires et sociétales, discours au Panthéon...
Résultat immédiat, du Plan de relance, la presse n'en fait plus ses "premières", et la mobilisation de chacun des ministres concernés est perçue comme le discours de la méthode du professeur Coué, assortie parfois de beaucoup d'argent et souvent de beaux discours.
Les discours autour de la voiture électrique et du développement de l'Hydrogène sont de type paroxystique et emplis de contradictions en terme environnemental. Il y a un mélange de "phénomène de mode" bien connu chez nous et d'expressions lobbyistes avérées.
Derrière ces discours, on voit poindre l'idée des grands projets qui échapperont à nouveau à une irrigation de leur développement sur l'ensemble du territoire.
Derrière tout cela, bien malin celui qui pourra dire comment se saisir des opportunités d'argent qui se présentent, sans tomber dans les simples effets d'aubaine, au dépend des réformes structurelles nécessaires et des projets de transition à conduire.
On est déjà, seulement six semaines après, très loin du discours premier du Premier Ministre, lors de son installation. Il nous avait laissé quelque espoir de "changement". Comment réagir ? On ne peut rester dans cette situation, pour le moins décourageante. Comment en sortir ? Nous y travaillons et devons constater que nous rencontrons plus d'obstacles que de solutions. Si nous ne nous mobilisons pas, jamais les circonstances n'ont été autant réunies pour nous conduire à la catastrophe. Nous en reparlerons très prochainement.
